Minute nous laisse-t-il encore le droit de faire de la politique et de présenter des candidats ? Et croit-il vraiment à la liberté d’expression, lui qui refuse systématiquement de produire nos droits de réponse dans ses colonnes, nous contraignant à utiliser la voie judiciaire?
Les Bompard n’ont pas voulu la guerre. Ils la subissent tout en appelant à l’union. Depuis leur exclusion du FN en 2004, le Front National a toujours présenté ses candidats contre eux, excepté aux élections municipales. Aux cantonales de 2008, Claude Rolandez, candidat du FN, avait même appelé au Front Républicain contre eux, à la demande des instances parisiennes de son parti… Jacques Bompard ne paiera donc pas la note aux cantonales de 2015 puisqu’il n’a rien à perdre : pour lui, c’est la routine…Le FN l’a toujours combattu.
Ensuite, l’arithmétique politique n’est pas mathématique : une liste commune menée par Marie-Claude Bompard aurait rallié tous les suffrages des grands électeurs FN. Mais une liste commune menée par M. Lottiaux n’aurait rallié qu’une partie seulement des électeurs de Marie-Claude. L’ignorer, c’est refuser le réel et courir à l’échec.
De plus, si Minute lisait nos droits de réponse, il saurait que ce n’est pas Jacques Bompard qui a fait échouer les négociations, mais bien les dirigeants nationaux du FN. Les acteurs locaux du FN, jusqu’à Marion Maréchal-Le Pen, semblaient approuver les modalités d’union que nous proposions : un siège de sénateur « tournant » et de bons procédés aux cantonales en vue d’une grande union des droites. Mais l’esprit partisan l’a emporté sur le pragmatisme et la recherche du bien commun.
Affirmer que M. Lottiaux, pour 12 voix d’écart, était le mieux placé, fait sourire. La vérité est que, sans l’appui d’aucune machine partisane, nous faisons jeu égal avec lui, alors qu’on ne cesse de nous répéter que notre champ d’influence ne dépasse pas Orange et Bollène et au mieux la 4ème circonscription… Notre résultat prouve à M. Lottiaux ce que nous lui avions dit avant la campagne : en Vaucluse, nous ne sommes ni l’appendice, ni le supplétif du FN, mais une force incontournable.
Parisien, ancien collaborateur de M. Balkany, tout juste « transféré » de l’UMP au FN, parachuté en Vaucluse mais travaillant à la mairie de Fréjus, M. Lottiaux était bien moins légitime que Marie-Claude Bompard, militante depuis 1973 dont plus de trente ans sous les couleurs du FN, conseillère générale depuis 2004, maire de Bollène depuis 2008 et brillamment réélue en 2014 suite à ses bons résultats.
Enfin, en cas de désaccord entre deux listes, depuis quand l’une des deux aurait l’obligation de se suicider, sur quel autel, celui indiqué par Minute ou le FN ? Et est-ce œuvrer au bien commun que de s’effacer devant un parti qui ordonne à M. Rachline, dont M. Lottiaux est directeur de cabinet, de laisser bâtir une mosquée à Fréjus ? Un parti qui lâche année après année des points essentiels de son programme : protection de la Vie, du mariage, de la famille, liberté d’entreprendre, recentrage de l’Etat sur ses strictes fonctions régaliennes, fermeté face à l’immigration et à l’islamisme.
M. Lottiaux ne doit son résultat insatisfaisant qu’à l’obstination de la holding familiale parisienne qu’il a pour le moment décidé de servir et non pas à une « petite entreprise familiale locale«
De notre côté, nous n’avons pas d’amertume et nous lui tendons la main, ainsi qu’à tous les responsables politiques vauclusiens, du FN ou d’autres sensibilités, en vue de soutiens réciproques, canton par canton, en mars prochain. Avec 400 voix, le PS a deux sénateurs. Avec 800 voix, la droite désunie n’en a qu’un ! Face à l’ironie de la justice immanente, notre projet d’union des droites est donc plus que jamais d’actualité, mais il ne rime pas avec absorption dans telle ou telle machine partisane.
La Ligue du Sud
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