Selon Amnesty International, 90% des violeurs n’auraient aucune pathologie mentale et 71% [1]des viols seraient prémédités. Seulement 13% se déclarant victime ont déposé plainte. Parmi les victimes qui n’informent ni la police ni la gendarmerie, 31% considèrent que « les faits ne sont pas graves ». En outre, 85% des victimes ne font pas appel aux associations ou aux centres d’appel dédiés.
Victime d’une double peine, l’agression et la honte, la plus part des femmes ne dénoncent pas le viol qu’elles ont subis. Soupçonnées d’être au moins partiellement responsable, la plus part d’entre elles se terrent dans le mutisme. A l’heure de l’ensauvagement de la société, et d’un nouveau rapport aux femmes, ces dernières n’ont plus confiance dans la justice. Actuellement, elles n’ont qu’une chance sur seize de voir leurs violeurs condamnés.
Toujours dans l’illusion que des campagnes publicitaires peuvent venir à bout de tous les maux, le Haut Conseil à l’égalité (HCE) a recommandé au gouvernement de lancer une campagne de sensibilisation. Naturellement, cette action n’est pas suffisante et relève même de l’absurde tant elle est déconnectée de la réalité.
Qu’il n’en déplaise donc à certains, la seule prévention efficace est l’exemplarité des peines.
En février 2016, le député Jacques Bompard avait proposé à l’Assemblée nationale une loi visant à lutter contre toutes les violences faites aux femmes. Il avait dénoncé un trop fort taux de correctionnalisation des crimes de viols, entre 50% et 70% des cas. Qualifiant notre système judiciaire de « lâche » qui ne punit pas ces crimes à la hauteur de leur gravité, il enjoint aujourd’hui le gouvernement d’en finir avec « cette négation quasi systématique ». Selon lui, il est plus que temps à donner à nos concitoyennes le signe d’engagement aux côtés de ces femmes oubliées.
A l’heure où l’actualité donne une tragique image de la police, il est urgent de restaurer en France, un Etat fort et une justice irréprochable.
[1] Journal Libération jeudi 9 février 2017