Prise difficile de Mossoul

L’Etat islamique est « une menace mondiale sans précédent contre la paix et la sécurité internationale » avait déclaré la France devant l’ONU au lendemain des attentats de Paris. « Toutes les mesures nécessaires » devaient être prises pour lutter contre l’organisation terroriste. Or, à la veille de la fin du mandat de François Hollande, qu’en est-il vraiment?

Certes la campagne irakienne reçoit le soutien de l’armée française grâce à l’opération Chammal qui a permis de déployer un support militaire non négligeable, mais est-ce suffisant ? Le 17 octobre 2016, une opération de grande ampleur a été lancée pour reprendre la ville de Mossoul, dernier grand bastion de l’Etat islamique. Si l’armée irakienne est en première ligne pour la reconquête de son territoire, elle reçoit le soutien des combattants kurdes et de la coalition internationale.

Les résultats annoncés par les services de renseignements se veulent encourageants. «Une foule de données a déjà été trouvée lors de la prise de la Mossoul et devrait fournir de nouvelles informations quant au financement de l’Etat islamique.» « Le volume d’informations trouvé est tellement important que la coalition a mis en place un laboratoire dans le Golfe pour piller les ordinateurs portables et les téléphones des militants pour transmettre aux agences de renseignements les informations découvertes.» Malgré l’entrée dans le deuxième mois d’offensive au sein de la ville de Mossoul, le major général Ruper Jones, de l’armée britannique, a averti qu’il n’y a « aucune réponse rapide » à donner pour libérer la deuxième partie de la ville irakienne.

La conquête de la ville est donc lente et pour cause : les soldats irakiens, tentent de protéger les civils et de réduire le plus possible les dommages collatéraux. Dans un même temps, l’armée irakienne se bat selon le Major général Jones, «  contre des ennemis toujours plus en proie à la barbarie ». La bataille est donc rude et l’abomination est sans limite puisque les milices de l’EI n’hésitent pas à « jeter les civils dans les puits de pétrole ». Etant donné la complexité du conflit, le Major général Jones estime que Mossoul sera libéré au printemps.

Dans le viseur de la coalition internationale, Raqqa est la prochaine cible pour porter un nouveau coup, qui pourrait être fatal à Daesh. La prise de la ville syrienne de Manbij a déjà affaibli la capacité de projection des actions terroristes de l’EI puisqu’elle elle servait de passerelle aux djihadistes voyageant de la Turquie vers l’Europe. L’action ne sera pourtant pas suffisante ; car, « tant que Raqqa est encore debout, l’EI pourra toujours orchestrer des opérations extérieures », avoue encore Ruper Jones. Aussi la libération de la ville des griffes de Daesh constitue une urgence imminente.

L’EI a certes perdu entre 50 et 60% de son territoire ; un désavantage qui ne se révèle pourtant pas assez efficace pour le président américain Donald Trump. Ainsi qu’il l’avait annoncé lors de sa campagne présidentielle, le président fraîchement élu maintient sa volonté de vouloir éradiquer l’Etat islamique. Il semble critiquer les commandants de la coalition, qu’il juge ne pas être assez offensif. Selon lui, il n’y a pas de demi-mesure qui tienne puisqu’il promet de «  bombarder cet enfer » .

Quel rôle la France va-t-elle ou veut-elle jouer dans la chute définitive de l’EI ? Va-t-elle suivre l’initiative de Donald Trump où va-t-elle se laisser emporter par une fuite en avant peu efficace ?

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