« Plan formations » : le gouvernement dissimule son mauvais bilan chômage

Alors qu’en 2012, François Hollande faisait la promesse que la courbe du chômage serait inversée, il n’en est toujours rien aujourd’hui. Épuisant toutes les excuses imaginables, le ministre du travail, Myriam El Khomri, pointait « les difficultés rencontrées dans des secteurs affectés par les attentats de juillet » pour justifier la hausse record du chômage sur le mois d’août – 52400 inscrits en catégorie A ! Liant sa candidature en 2017 à l’inversion de la courbe du chômage, le Président de la République s’inquiète : malgré une manipulation répétée des méthodes de calculs du chômage, le bilan reste morose.

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Pour y faire face, l’exécutif ambitionne de doubler le nombre de formations accordées aux chômeurs d’ici la fin de l’année 2016, passant de 470 000 en 2015 à près d’un million l’année suivante. Un milliard d’euro a été débloqué à cet effet, dont les scories restent à la charge des régions. Déconnectée du terrain, aveuglée en dépit de ses échecs criants du passé, la Gauche reste convaincue de la réussite de son plan. Du côté du gouvernement, on encourage le ministre du travail à affirmer avec enthousiasme que « le plan 500 000 formations supplémentaires continue son déploiement afin de faciliter et d’accélérer le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi. ». A n’en pas douter, la bonne maîtrise de ses dossiers plaide d’emblée en la faveur du ministre du Travail.

L’enthousiasme ne semble pas partagé par les conseillers et syndicalistes, inquiets du contenu du plan. Ceux-là soulignent « la précipitation de la mise en œuvre et la logique du chiffre ». Jean-Charles Steyger, secrétaire-général du syndicat SNU-Pôle Emploi, mentionne même une approche « restrictive et adéquationniste basée, sur les seuls besoins des entreprises ». Pôle emploi ayant acheté des formations en grande quantité, basée sur les besoins des entreprises, tend à y placer la majeure partie des demandeurs d’emploi. Qui de la prise en compte réelle de la volonté des individus et de leurs capacités ? Les demandeurs d’emploi se retrouvent donc dans des formations très souvent inadaptées à leur profil. Pour remplir ces objectifs quantitatifs l’exécutif délaisse le qualitatif et met ses agents sous pression. Ces derniers, soucieux d’aider les demandeurs d’emploi n’ont plus le temps de s’occuper de leurs dossiers comme ils le devraient, l’objectif principal étant d’atteindre les objectifs fixés. Ainsi, ils ne peuvent plus orienter les demandeurs d’emploi vers des formations d’aussi bonne qualité qu’auparavant. A Pole Emploi, les agents soulignent l’inefficacité totale du plan : « Le plan 500 000 a basculé dans de la simple redynamisation des demandeurs d’emploi ».
Incapable, le gouvernement essaie de faire en quelques mois ce qu’il n’a pas réussi à faire en plusieurs années.

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