Les ménages : premières victimes de la pénurie de logements !

L’état alarmant de l’accès au logement dressé par la Fondation Abbé Pierre a soulevé un point essentiel de la politique d’hébergement : les ménages aux revenus modestes peinent à se loger de manière décente. Obsédé par le respect de la « mixité social », l’Etat malmène les couples français sur lesquels repose pourtant la croissance de demain.

Depuis les années 1990, l’accès à la propriété chez les ménages[1] ne cesse de décroître : moins de 20% d’entre eux peuvent en effet se targuer de bénéficier d’un foyer leur appartenant. Les propriétaires n’ayant pas recours aux prêts se font de plus en plus rares (4.4% en 2013 contre 6.2% en 2002). En zone péri-urbaine, les dépenses liées à ces contingences de l’hébergement se multiplient : en 2006, les ménages habitant au sein de ces espaces dépensaient plus de 1300 euros par an en carburant automobile !

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Alors que les prix des logements anciens bondissent (+ 118% entre 2000 et 2016), l’offre générale en matière d’hébergement se raréfie alors même que la demande se fait de plus en plus pressante. Et alors que les efforts des ménages se multiplient, que les demandes de logement sociaux explosent (entre 2002 et 2013, +49% dans les villes de moins de 20 000 habitants ; + 49.7% dans les villes de 100 000 habitants et plus), le parc social est saturé. Alors que les HLM représentent près de 18,7% des résidences principales françaises – soit 4.8 millions de logements, nombreux sont les ménages qui peinent à y trouver refuge. Un fait qui s’explique par la baisse de la mobilité des locataires (-5 points entre 2002 et 2013 dans le parc privé ; -11 dans le parc social). Au 1er janvier 2016, 1,88 millions de dossiers étaient formulées auprès du parc social au plan national : ce sont à peine 480 000 demandes par an qui sont satisfaites, soit une demande sur quatre reçue en Ile-de-France – une sur seize à Paris !

Plaider, à l’instar des Magistrats, la diminution des plafonds de ressources liées aux HLM et l’augmentation du supplément de loyer de solidarité des locataires dont les ressources dépassent 20 % de ces plafonds, est au mieux insuffisant, au pire une posture purement démagogique.

« Le logement est le premier poste de consommation des ménages. Le Gouvernement, quant à lui, consacre 2 % du PIB à la politique du logement contre 1 % en Allemagne. Les dépenses publiques consacrées au logement en France sont les plus importantes de l’Union européenne avec près de 41 milliards d’euros en 2013. Entre 2001 et 2012 le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % d’après une enquête de l’Insee sur les sans domiciles. Face à ces chiffres, le nombre de logements disponibles ne suffit pas. 350 000 logements ont été construits en 2015 contre une promesse gouvernementale de 500 000 logements construits par an ». Comme le soulignait Jacques Bompard dans sa proposition de loi de juillet 2016, la résolution des problématiques du logement doivent s’accompagner du respect des promesses formulées par le gouvernement. A l’heure où les moyens considérables investis dans le logement ne répondent plus qu’aux velléités dogmatiques de l’Etat, il est nécessaire de réorienter ces subsides au profit des jeunes ménages, garants de la France de demain.

[1] Dans une tranche d’âge située entre les 25 et 44 ans.

 

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