Les émeutes sur les Champs-Élysées qui ont suivi le titre de champion de France du Paris St-Germain n’ont été une surprise pour personne sauf, de toute évidence, pour le ministère de l’Intérieur et la Préfecture de police de Paris. Que de prétendus supporters de football saisissent l’occasion d’une célébration sportive pour voler, piller, agresser, n’est pas une nouveauté en France. On l’a vu naguère, notamment à Marseille, lors de la qualification de l’Algérie à la dernière coupe du monde.
Le Ministère de l’Intérieur a donc une nouvelle fois fait preuve d’incompétence en se laissant surprendre. La dégradation systématique des Champs-Élysées puis de la place du Trocadéro, la destruction de nombreux abris de bus, de bus eux-mêmes, et de véhicules, les attaques de bistrots et les bris de vitrines sont autant de coups terribles portés aux victimes de ces agressions mais aussi à l’image de Paris et de la France. Quand on voit à la télévision un car de touristes être stoppé et ses soutes pillées en toute impunité, qui peut croire encore que c’est la France, la vraie France, dans laquelle nous vivons ?
Face à ces émeutes, le dispositif policier était manifestement insuffisant. Il est vrai que, dans le même temps, plus de 200 CRS avaient été envoyés à la gare de Lyon pour gazer quelques dizaines d’opposants à la loi Taubira qui attendaient pacifiquement l’arrivée du train des ministres de l’intérieur et de la justice.
Comment ne pas également comparer les bilans ? Alors que le ministre parle de plusieurs centaines de casseurs, seule une trentaine d’entre eux a été mis en garde-à-vue. Inversement, 67 personnes avaient été placées en garde-à-vue le 14 avril dernier pour avoir campé pacifiquement devant l’Assemblée nationale. Tous avaient été relâchés dans les 24 heures.
Dur avec les pacifiques, faible avec la racaille. C’est toute une philosophie… Le gouvernement Hollande doit des comptes aux victimes des émeutes du Trocadéro. Il en doit également à tous les Français que ce soit pour son usage illégitime de la violence contre des opposants politiques ou son incapacité à utiliser la force publique contre la délinquance.