Le découpage électoral est comme le cholestérol. Il en est du bon, il en est du mauvais. Un bon découpage électoral est celui qui respecte la cohérence territoriale et qui n’obéit qu’à ce motif. Le phénomène est hélas rare sous les latitudes de la Vème république. Et puis il y a les mauvais découpages, ceux qui sont des charcutages, lors desquels on triture, on malaxe, on arrache et on recoud, en fonction d’intérêts qui doivent souvent tout aux ambitions du parti en place et fort peu aux attentes des citoyens.
S’exprimer sur ces charcutages, c’est, en quelque sorte, faire l’autopsie de la république. C’est voir combien derrière les mots ne parvient pas à se dissimuler le vide sidéral de la politique politicienne.
La majorité socialiste qui dirige le pays a découpé le Vaucluse en 17 cantons, éliminant les cantons ruraux comme ceux de Malaucène ou de Beaumes-de-Venise. Pour autant, cette majorité n’a pas résorbé les écarts démographiques puisqu’entre le canton de Valréas et celui d’Orange, il existe un écart de 22 000 habitants.
Par ailleurs, qu’est-ce que ce canton n°10 qui s’entortille autour de celui de Carpentras, partant de la banlieue d’Avignon pour venir se coller à Malaucène ? Où est la cohérence ?
Où est-elle également quand Camaret-sur-Aigues qui est à 7 kms d’Orange est rattaché à Vaison qui est distante, elle, de 22 ! S’agit-il de procéder à un regroupement électoral entre maires de gauche ? Si, toutefois, il reste encore dans deux mois des maires de gauche dans cette partie du Vaucluse…
Comment ne pas remarquer aussi qu’avec cette réforme, on aboutit à de gros cantons de droite et à de petits cantons de gauche. Le but étant pour vous de conserver ici la majorité. Or, ce n’est pas ainsi que vous y parviendrez.
Lorsque l’on écrase les Français de taxes et d’impôts, quand on naturalise à tour de bras et qu’on expulse de moins en moins, quand on prétend incarner une présidence normale, mais que l’on se comporte comme le dernier des goujats, quand on a un ministre de l’Intérieur qui échoue face à la délinquance, quand on transforme notre pays en objet de moquerie dans le monde entier, on ne peut pas prétendre conserver la confiance des Français. Et ce d’autant plus lorsqu’on a gagné une élection présidentielle avec seulement 48% des votants, cas unique dans les annales de la Vème république !
Pas davantage de cohérence non plus avec des cantons qui auront désormais deux élus. Moins de cantons, mais plus d’élus… Étrange logique. Mais il s’agit là de satisfaire à deux exigences : d’abord, conserver le maximum de places à offrir aux membres des partis, ensuite sacrifier à ce rite pervers qu’est la parité.
Il faut être une femme pour pouvoir le dire sans être soupçonnée d’être contre les femmes. Mais la parité est une discrimination positive qui conduit à choisir un candidat non en fonction de ses qualités mais d’abord de son appartenance biologique. Qui peut être certain que demain, avec cette même logique, on nous imposera pas une parité en fonction de la sexualité ou de l’origine religieuse ou ethnique ?
Il m’est permis également de dénoncer ce système de la parité car j’appartiens à un groupe qui n’a pas eu besoin de lui pour que des femmes siègent ici. Sur 24 conseillers, il n’y a que trois femmes élues, dont deux sont à la Ligue du Sud. A nous seules, nous représentons les deux-tiers de la représentation féminine. Je crois que cela nous autorise à dire ce qui précède.
Je conclurai sur une note d’espoir. Il n’est pas d’exemple de charcutage électoral qui, tôt ou tard, ne se soit retourné contre ses promoteurs. Les découpages se font toujours au regard des élections passées. Or, le dernier mot, toujours, appartient à l’avenir et au peuple.
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