La Gauche n’aime ni les trisomiques, ni les pauvres. Ceux qui ont analysé ses racines historiques et intellectuelles savent que derrière le fard du progressisme, elle masque un projet de construction d’un homme renouvelé, fabriqué pour correspondre à l’idéologie du Progrès. Or les trisomiques, comme les plus pauvres, représentent une souffrance pour le projet socialiste. Ils ne sont ni les gagnants de l’homme transformé, ni ceux de l’économie mondialisée. Un témoignage insupportable des lacunes de la Gauche.
Revenons sur le scandale de la censure par le CSA du clip « Chère future maman » qui représentait des personnes trisomiques riant, jouant. En un mot : vivant. Ils accusèrent cette vidéo de ne risquer de « générer un trouble de conscience ». Le rapporteur public a osé affirmer dans sa requête que ce message n’était pas d’intérêt public. Sans doute faut-il croire alors que c’est l’inverse qui l’est, avec l’incitation à l’éradication des trisomiques. Espérons que le Conseil d’Etat émettra un avis plus compréhensible que ces décisions les plus récentes.
En attendant, l’analyse de la Fondation Lejeune dans son communiqué est très intéressante : « Son argumentation : le message de Dear future Mom, n’a pas de portée d’intérêt général car il s’adresse à une femme enceinte. La naissance serait une frontière. Curieusement, pour Mme Marion, parler des personnes trisomiques est d’intérêt général après leur naissance, mais pas avant. » Ce mépris des plus fragiles ne peut indiquer qu’un matérialisme grossier et une approche délétère de la question économique. L’explosion de la pauvreté ces dernières années en est un indicateur pertinent.
L’INSEE nous apprenait récemment que le taux de pauvreté s’élevait en 2014 à 14,1%. Un taux de pauvreté en progression sous la présidence d’un Hollande détestant les « sans-dents », cela n’a rien d’étonnant. Rappelons que le seuil de pauvreté s’établit à 60% du revenu médian et que ce taux va donc en reculant avec l’appauvrissement général du pays. Mettons que la question du divorce est centrale à ce sujet, puisque ce sont majoritairement des familles monoparentales qui sont présentes. En France, 7,4 millions de personnes touchent l’un des 9 minimas sociaux.
A ce titre, l’actualité nous invite à citer la brillante Mère Teresa lors de la réception de son prix Nobel de la Paix : « C’est pourquoi, aujourd’hui, en présence de Sa Majesté et devant vous tous qui venez de pays différents, je vous le demande : prions tous d’avoir le courage de défendre l’enfant à naître et de donner à l’enfant la possibilité d’aimer et d’être aimé. Et je pense qu’ainsi —avec la grâce de Dieu — nous pourrons apporter la paix dans le monde. Nous en avons la possibilité. Ici, en Norvège, vous êtes — avec la bénédiction de Dieu — vous êtes assez à l’aise. Mais je suis sûre que dans les familles, dans beaucoup de nos maisons, peut-être que nous n’avons pas faim pour un morceau de pain, mais peut-être qu’il y a quelqu’un dans la famille qui n’est pas désiré, qui n’est pas aimé, qui n’est pas soigné, qui est oublié. Il y a l’amour. L’amour commence à la maison. Un amour, pour être vrai, doit faire mal. »