Que reste-t-il de Calais ? Que reste-t-il de l’une de ces perles de notre Histoire, qui vit s’affronter les belligérants de la guerre de cent ans, qui connut les tribulations de l’épopée napoléonienne ? Derrière les étales vétustes des échoppes installées par les clandestins, l’Histoire de France est bafouée, les Français de souche négligés au profit d’une population qui ne peut être décemment accueillie. Veule, l’État subit.
Soumission, d’abord, aux groupes de pression d’humanitaires qui, en toute conscience, contreviennent aux lois ; élan sentimentaliste tributaire d’un abêtissant humanitarisme, niant l’existence d’une insécurité omniprésente. La semaine dernière, ce sont près de deux cents clandestins illégaux qui ont passé en force la frontière franco-italienne à Menton avec l’aide des « No borders ». A Calais, l’inertie de ces groupes va jusqu’à la soumission : dans les colonnes de Libération, une salariée du secteur humanitaire indique que les « bénévoles de longue date conseillent aux visiteurs de porter des pantalons très larges, d’attacher leurs cheveux (voire de se couvrir la tête) et de porter des chemises amples ». Et incidemment d’indiquer que l’un des motifs éventuels d’une telle démarche serait « d’éviter d’offenser les sensibilités culturelles supposés ». De l’offense faite aux coutumes françaises à la dhimmitude, il n’y a qu’un pas…
Devant le viol manifeste d’un état d’urgence devenu obsolète, l’État semble une fois de plus sommé au silence. Quelle preuve plus éloquente que la décision du tribunal administratif de Lille, qui a demandé à ce que soit déboutée la demande de fermeture des commerces illégaux de Calais ? Car tout en admettant les 72 structures ne bénéficiaient ni des conditions sanitaires ni des dispositions administratives requises, il n’était pas envisageable pour le tribunal que la fermeture de ces souks de fortune s’opère au « détriment des migrants ». Certains commerçants « historiques » de la ville appellent déjà à ne plus s’acquitter des taxes et des impôts tant que l’affaire ne serait résolue ; comment, devant l’hypocrisie manifeste de la décision, songer à les condamner ?
Dépassé, réduit au silence, soumis : le gouvernement s’échine avec une certaine virtuosité à nier le réel. Mieux encore, il déploie tous ses efforts à en gommer les moindres parcelles. Le 1er août, un communiqué du ministère de l’intérieur et du logement annonçait la disparition de la distinction entre les termes juridiques d’immigrations « régulière » et « illégale ». Fortuitement, l’obligation de reconduire un clandestin illégal dans son pays disparaît.
Le gouvernement est coupable. Coupable de complaisance. Coupable de lâcheté. Coupable d’une idéologie démagogique et destructrice. Les Français de souche, éreintés du trop flagrant deux-poids-deux-mesures dont ils sont les victimes, se souviendront de l’infamie.