Aujourd’hui, la presse révèle que 4 100 enfants ont été affectés par des malformations à cause de la Dépakine. Ce médicament est produit par le groupe pharmaceutique Sanofi. Il est prescrit en cas de troubles épileptique ou de bipolarité et peut provoquer des malformations physiques (lèvre supérieure fine, nez épaté, cardiopathie…) et de graves troubles du comportement (autisme, troubles praxiques…) chez l’enfant à naître. Entre 1967 et 2016, il a été estimé que 2 150 à 4 100 enfants nés vivants ont été exposés in utero au médicament et ont été atteints d’au moins une malformation congénitale majeure. Sur cette même période, les épidémiologistes qui ont dénoncé ce scandale, ont révélés qu’entre 64 100 et 100 000 grossesses auraient été exposées. L’épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy, Catherine Hill, a estimé quant à elle que 2 826 enfants présentent des malformations suite à la prise de Dépakine par la mère, et 11 518 autres enfants souffrent de troubles neuro-développementaux.
Face à ce scandale sanitaire le député Jacques Bompard avait attiré l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé, en septembre dernier. Il enjoignait cette dernière d’interdire la prescription de cette substance jugée dangereuse par l’Agence européenne du médicament. La réponse du ministère de la santé a été décevante car irresponsable. Les seules mesures que le gouvernement assurait vouloir mettre en œuvre s’articulait autour du principe d’information du patient et de moyen d’alerte. La situation reste donc alarmante malgré une baisse des prescriptions de Dépakine. Rosemary Dray-Spira, chef du pôle épidémiologie des produits de santé à l’ANSM souligne : « nos données confirment sur une large population le caractère hautement tératogène [entraînant des malformations du fœtus] du Velproate». Elle poursuit en faisant remarquer que « nous avons pu distinguer le niveau de risque selon l’indication : le risque est multiplié par quatre dans l’épilepsie, par deux dans la maladie bipolaire ».
Refusant de se soumettre à l’omerta ambiante et au dictat des groupes pharmaceutiques, le député Jacques Bompard enjoint à nouveau Mme la ministre des affaires sociales et de la santé de procéder à une interdiction immédiate de ce médicament.