La République au chevet de l’Islam contre la raison

Dans Le Parisien/Aujourd’hui en France du 1er février, l’actuel président de la Fondation pour l’Islam de France Jean-Pierre Chevènement égrène au long d’un entretien toutes ses recommandations bienveillantes pour « donner un coup de pouce à l’Islam ».

Le dieu tutélaire de la gauche souverainiste, opposé en son temps à la guerre du Golfe et à Maastricht, affirme ce qui pourrait paraître comme une série d’évidences mais qui n’est qu’une analyse trop superficielle de la situation :

– « Le problème vient essentiellement de la domination, de fait, du CFCM (Conseil français du culte musulman) par les trois fédérations de mosquées des principaux pays d’origine de l’immigration – Algérie, Maroc, Turquie. »

– « l’insuffisante formation des imams et (la problématique) de drainer les financements nécessaires à leur rémunération. »

« Le prêche du vendredi doit se dire en français »

– « L’idéologie fruste et brutale du salafisme »

La réalité est que le problème posé par la présence importante et exponentielle de musulmans en France constitue, de fait, un Etat dans l’Etat, ou à tout le moins un relais de puissances étrangères aux intérêts et à la culture en opposition avec la République – notons que notre jacobin national parle peu ou pas de la France : il n’a que le mot République à la bouche.

Cette analyse est similaire en tous points à ce que tout observateur sensé pouvait déjà anticiper dans les années 1970 lorsque l’immigration massive du Maghreb s’est décuplée à la faveur du regroupement familial. Bref, Jean-Pierre Chevènement découvre la lune à 79 ans. Nous le remercions de son éclairage.

Le grand souci survient lorsque « le miraculé de la République » donne ses solutions pour résoudre ce qui n’est que le constat de la balkanisation de notre pays. Il faut, dit-il, créer « des pôles publics d’islamologie (…) et accorder des bourses », soit former des imams avec l’argent public. Pourquoi le contribuable français devrait payer de sa poche des prêcheurs étrangers ? « Parce que toutes les religions ont bénéficié d’un coup de pouce initial, de la part de l’Etat. » Première nouvelle ! S’il songe au catholicisme et à l’alliance de 1400 ans entre la France et l’Église, du baptême de Clovis en 496 à la loi Combes en 1905, il ne s’agit pas d’un coup de pouce mais des identités consubstantielles de la France.

Le même Jean-Pierre Chevènement assène qu’à sa « connaissance, la laïcité n’a tué personne en France. » Le ministre devrait lire l’excellent livre de l’historien Jean Sévillia Quand les catholiques étaient hors la loi. Il y apprendrait que la laïcité et la loi de 1905 outre l’exil de dizaines de milliers de religieux a provoqué la mort de nombreux villageois s’opposant aux inventaires. Et il faudrait rappeler la fureur antichrétienne de la Révolution, matrice de la République, qui a assassiné des milliers de victimes innocentes à cause de leur foi.

Le fond du problème est loin des élucubrations d’un maçon révisionniste, peut-être honnête dans ses intentions de bien faire mais naïf quant à l’avenir. Non, l’Islam de France ne verra jamais le jour dans la réalité parce que la doctrine même de cette religion l’empêche. C’est une religion politique, et un code social, qui ne se contentera jamais d’être reléguée sous une forme de spiritualité privée. Oui, il y a un Islam en France qui n’est que la résultante d’une immigration de substitution entamée il y a plus d’un demi-siècle, voulue par une classe oligarchique à la recherche permanente d’une main d’œuvre bon marché. Non, la République n’arrachera pas les musulmans à leurs traditions et à leurs prêcheurs financés par l’Arabie taqfériste qui ne poursuivent qu’un but : la constitution de l’Oumma. Oui, Jean-Pierre Chevènement n’est qu’un administrateur de l’ancien monde, un colon en son propre pays qui pense qu’on peut maîtriser l’étranger en intégrant quelques-unes de ses coutumes alors même qu’il s’agit de faire respecter les nôtres. Cela ne reflète que de la condescendance aveugle pour les musulmans et du mépris pour ce qu’est la France.

Au lieu de jouer les apprentis sorciers, l’Etat doit rétablir sa souveraineté avant qu’il ne soit trop tard, interdire tout financement étranger et expulser sans conditions tous les fauteurs de troubles mandatés par les pétromonarchies, les Ottomans et le Maghreb. Ou même allons plus loin, La France devrait renouer avec son passé et l’assumer en suivant les intuitions de l’écrivain Michel Houellebecq : « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. »

L’Histoire est de retour. Ne restons pas dans le passé. Que la France assume pleinement son identité, et il n’y aura plus de problème « d’Islam de France ».

Jacques Bompard

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